Pour ceux des lecteurs qui préfèrent
lire le français, voici la première entrée dans ce blog en
français, traduite par mon amie Claudine Cellier
Du manque de facilité des
sites-web.
Avez-vous,
comme nous, quitté un
site-web en jurant et en l'envoyant au diable, alors que vous
essayiez de faire ce qui aurait dû être d'une simplicité
enfantine ? Avez-vous déjà dû reconsidérer ce qui était
demandé comme une saisie apparemment facile dans un champ, parce que
cette saisie évidente était rejetée ? Si
c'est le cas, voici un blog où le récit de vos expériences sera
chaudement accueilli.
Voici
l'objectif si vous avez bataillé, comme beaucoup, probablement des
millions d'autres. En
rapportant des expériences du manque de simplicité d'utilisation
des sites-web, nous espérons encourager et/ou faire honte aux
sociétés qui possèdent ces sites pour qu'elles les améliorent.
Cela aidera tout le monde : les utilisateurs qui n'auront plus à
se battre et les web-masters qui pourront ainsi répondre aux
attentes des clients et augmenter leur activité. Tout le monde y
trouverait son compte. Nous
relaterons nos propres expériences et, ce faisant, nos propres
recherches, et si vous pouvez ajouter les vôtres, nous aurions
rapidement une quantité d'avis à donner aux web-masters. Nous
pourrions alors faire pression sur eux pour qu'ils améliorent leur
site, au bénéfice de tous.
Tout
logiciel est censé être soumis à des tests de facilités
d'utilisation pour le public visé. Si le logiciel est un site-web
public, alors il est ouvert à tout utilisateur lambda, au niveau
national mais, plus probablement aujourd'hui, à l'échelle mondiale.
Des chroniqueurs et des tenants de l'économie de marché se
gargarisent de « mondialisation » mais tout indique que
peu de sites-web, si ce n'est aucun, n'en comprend les conséquences.
La source du problème est qu'il est trop facile de laisser faire les
tests d'utilisation aux personnes qui ont créé le site ou à leurs
collègues de bureau, sans doute tous très pointus dans le domaine. Le
véritable test devrait être fait par votre grand-mère de 90 ans, à
moitié aveugle, habitant au Kazahkstan, qui a eu un PC à Noël et
qui a simplement appris à se servir de la souris. L'ennui, c'est
que, d'une part, on n'a pas toujours de telles grand-mères sous la
main et que, d'autre part, bien que des équivalents
pratiques puissent être facilement trouvées, les propriétaires de
site ne veulent pas les chercher. Ils ont la flemme, même si c'est
dans leur propre intérêt. Alors, ils ont besoin, dirons-nous,
d'être... secoués.
Regroupons-nous
et nous pourrons rendre la vie plus facile à tous.
Quelques
exemples
Exemple
1: Le gouvernement britannique
Il
y a des années, alors que je commençais à vivre en France mais que
j'étais encore soumis aux impôts au Royaume-Uni, j'ai essayé de
compléter une déclaration d'impôts sur Internet, mais le site de
HMCR (Département du gouvernement du R.U. responsable de la collecte
des impôts et des cotisations à la S.S. Britannique)
réclamait un code postal britannique pour mon lieu de résidence.
J'ai alors téléphoné au HMCR pour résoudre le problème. Il
s'avéra qu'il y avait un code postal conventionnel pour les
non-résidents au R.U.mais... qu'il avait négligé de l'indiquer sur
le site ! Un an après, le même problème se posa à nouveau.
Par bonheur, je ne suis plus, désormais, entre leurs griffes et je
ne sais donc absolument pas si ce problème a été corrigé.
Cependant,
j'ai récemment essayé d'obtenir une Carte Européenne
d'Assurance-Maladie auprès des services de santé britanniques. J'ai
tenté de le faire par Internet, pour découvrir que ce n'était
possible que... si j'habitais au Royaume-Uni ou dans les Îles de la
Manche. Aucun autre lieu de résidence n'était reconnu !
Exemple
2 : La S.N.C.F.
Quand
je vais à Paris, je prends, habituellement, le train à Avignon.
C'est la façon la plus simple de faire ce voyage. Je m'apprête à
acheter un billet en ligne. Le site-web insiste alors pour connaître
mon âge, ce que je trouve assez étrange pour la réservation d'un
billet de train mais ce qui, en soit, n'est pas un problème. J'ai
plus de 60 ans et lorsque je l'indique sur le site, la plupart des
horaires de train disparaissent immédiatement. Pourquoi ? Parce
que le site part du principe que je veux un billet à prix réduit en
raison de mon âge et, par conséquent, seuls les trains pour
lesquels ce genre de billet est disponible demeurent. En fait, je me
fichais des réductions et pour obtenir un billet « normal »
, je devais falsifier mon âge. Ce que j'ai fait !
Je
ne sais pas du tout si la SNCF fait des statistiques sur l'âge de
ses passagers mais, si c'est le cas, elle devrait s'assurer qu'elles
ne sont pas totalement trompeuses !
Exemple
3 : Air France
J'ai récemment voulu réserver
un billet sur un vol Air France au départ de Paris en direction de
l'île caribéenne de St Martin. La page d'accueil indique qu'il faut
choisir un site parmi plusieurs. Cela commençait mal ! Je ne
voulais pas choisir un site, je voulais choisir un billet d'avion !
Il se trouve que les sites
d'Air France sont ,chacun, dévolus à une aire géographique
précise : France, Europe, Amérique du Nord, Caraïbe etc...Je
crois qu'il aurait dû venir à l'esprit d'Air France que des gens
voyagent parfois d'une zone géographique à une autre ! C'est,
après tout, ce que font fréquemment les avions ! Et c'est ce
que je me proposais de faire. Mon problème était de savoir quel
site je devais choisir puisque je partais de France (un site) vers
les Caraïbes (un autre site). Je regardai donc les deux et je fis,
implicitement, une supposition : chaque site dévolu à une
aire géographique supposait, apparemment, que vous commenciez votre
voyage dans cet espace. Je choisis le site de la France. Se déploya
alors un menu déroulant de destinations, toutes en France, et qui,
bien sûr, incluait St Martin (qui fait encore officiellement partie
de la France) . Je cliquai sur St Martin pour trouver que...ce
n'était pas accepté comme destination. Pour abréger l'histoire
(arrachage de cheveux, grincement de dents etc...) , en désespoir de
cause, j'entrai SXM, le code officiel des compagnies aériennes qui
desservent St Martin. Ça marchait ! Ce n'était pas dans la
liste des destinations possibles mais c'est soudain apparu dans une
liste ... de vols possibles !
Je pense qu'Air France a
quelque travail à faire sur son site !
Exemple
4 : Hifx (spécialisé dans les transferts d'argent
internationaux)
Récemment, un de mes amis a
voulu faire un transfert d'argent du Royaume-Uni vers la France. Il
décida d'utiliser les services de Hifx qui offrait la possibilité
d'utiliser une carte bancaire pour faire un virement, de son compte
vers leur compte au R.U. Mais le titulaire de la carte devait avoir
une adresse au R.U. (ou dans les Îles de la Manche). Comme il habite
en France, il ne pouvait pas répondre à cette demande.
Dans ce cas précis, le
problème a été rapidement résolu à l'amiable par téléphone.
Mais cela n'aurait pas dû être nécessaire. La conception de ce
site-web est donc inadéquate.
Exemple
5 : Oxfam (O.G.N.pour la coopération et la solidarité
internationale)
Début Décembre, j'achète
habituellement des cartes de Noël et quelques petits cadeaux à une
association humanitaire et, celle que je choisis est souvent Oxfam
car j'ai travaillé pour eux comme bénévole après ma retraite.
L'année dernière, j'ai voulu
le faire en ligne. Je parcourais alors le site d'Oxfam, sélectionnant
ce que je voulais et découvris, à la page de paiement, que les
cartes de Noël n'étaient pas disponibles à la vente en dehors du
Royaume Uni. Je n'avais donc plus qu'à reparcourir ma commande, page
par page, pour supprimer les cartes de Noël non valides. Cependant,
le site était très lent à réagir, aussi, après deux pages, j'en
ai eu marre et annulai toute ma commande.
Il aurait été plus facile
pour le site d'afficher, à l'endroit où les cartes étaient
choisies, qu'elles n'étaient pas disponibles à la vente hors du
R.U.
Oxfam a dû ainsi perdre de
l'argent l'année dernière et, pour autant que je le sache, les
années précédentes, et en perdra sans doute dans les années à
venir s'ils n'améliorent pas leur site.
Les
règles qui pourraient être tirées de tout cela.
Des
hypothèses infondées.
Les propriétaires de
sites-web commerciaux semblent porter une grande attention à
l'esthétique de leurs sites mais échouent souvent à répondre à
la logique des hypothèses qu'ils font sur leurs clients. Cela ne
requiert qu'un instant de réflexion pour découvrir de nombreuses
évidences si des erreurs bénignes surviennent.
Je suis sûr que tout le monde
est, un jour, tombé sur un site qui vous demandait si vous étiez un
homme ou une femme. Cependant, il est bien connu que certaines
personnes présentent un mélange de caractères physiques des deux
« genres ». Ce sont les transgenres ou les transsexuels.
Que sont-elles (ils) censé(e)s indiquer ? Pareillement, on m'a
souvent demandé d'indiquer mon « titre » (civilité en
français) : Mr, Mme, etc... mais je n'ai jamais vu Comte,
Vicomte, Altesse, Prince etc...dans les possibilités offertes. Cela
ne m'ennuie pas mais des personnes qui ont une haute idée de leur
rang pourraient ne pas apprécier cette restriction. Une autre
possibilité : la ELSE clause : si...sinon...(Voir plus
bas) résoudrait le problème.
Ces exemples peuvent être
considérés comme de peu d'importance mais ils illustrent
parfaitement le manque de réflexion rigoureuse appliquée (souvent
tacitement) à leurs hypothèses. Une économie mondiale demande à
ce que n'importe quelles hypothèse posées soient testées dans ce
contexte là et pas simplement dans un contexte local.
La
ELSE clause
Dans les années 60, quand
j'étais jeune et novice dans le secteur informatique, j'avais appris
que « la structure conditionnelle » (faire un choix) dans
le code devait toujours se terminer par une ELSE clause. Même quand
les choix étaient, apparemment, les seuls possibles, comme par
exemple, vrai ou faux, une ELSE clause devait être ajoutée.
Peut-être que c'était la simple reconnaissance que vous n'êtes pas
Dieu, mais c'était extrêmement important de se plier à cette
discipline. Il semble que ce soit passé
de mode mais il faut y revenir car cela éviterait un certain nombre
d'insuffisances que j'ai observées dans les sites- web.
Que
voulez-vous faire ?
Je n'ai encore jamais vu un
site- web avec une page d'accueil demandant : que
voulez-vous faire sur ce site ? Peut-être que cela ne
répondrait pas à leurs préoccupations quant à l'esthétique du
site mais il me semble que ce serait la question la plus évidente à
poser. Oubliez les séduisants top-modèles (j'ai failli écrire les
filles en bikini. Quel macho ! ) qui gambadent sur tout
l'écran ! Le point essentiel est ce que vous, l'internaute,
voulez faire. Un menu déroulant de
propositions telles que : parcourir, rechercher (quoi), acheter,
entrer une demande etc... serait d'une aide énorme dans la plupart
des cas, et éviterait aux propriétaires de site d'avoir à faire
des hypothèses infondées. Cela, bien sûr, s'opposerait aux sites
désireux de vous diriger vers ce qu'ils veulent, eux, que vous
fassiez. Mais alors, où est la convivialité dans tout cela ?
Contactez-nous
Une autre faute habituelle,
selon moi, est que beaucoup de sites s'arrangent pour que ce soit
très difficile pour les usagers de contacter leurs propriétaires.
Pour ces derniers, c'est probablement un problème de coût. Ils ne
veulent pas d'une équipe spéciale qui perdrait du temps à répondre
aux interrogations de clients ou de clients potentiels. Mais les
mêmes structures dépensent sans doute beaucoup d'argent à essayer
d'établir des relations avec leurs clients ou à tenter d'en attirer
de potentiels. Utiliser « Contactez-nous » est une façon
évidente pour le faire et, depuis que les sites- web sont
essentiellement un support en ligne, une adresse électronique (avec
une garantie de réponse!) doit être la meilleure façon d'y
parvenir. Et pourtant, beaucoup de sites ne donnent que l'adresse du
siège social, avec, éventuellement, un numéro de téléphone.
C'est juste délirant !
Quoi qu'il en soit, je
voudrais que vous me contactiez et désirerais que vous me fassiez
part de toute difficulté que vous avez rencontrée sur les sites-
web en faisant ce qui aurait dû être simple et ne l'était pas.
Vous pouvez le faire de deux façons : vous pouvez laisser un
commentaire dans l'espace prévu à cet effet au bas de ce blog ou
vous pouvez m'écrire à hugo.ian@wanado.fr.
Je n'ai pas d'adresse de siège social et vous devez être en ligne
puisque vous me lisez, donc, vous ne devriez pas avoir besoin de
numéro de téléphone !